Cette île lilliputienne est magique, avec ses maisons de pécheurs croquignolettes
Moins connue que le golfe du Morbihan, la ria d'Etel, au sud de Lorient, est toute aussi belle.
C'est une mer miniature, un bras de mer qui a sculpté dans les terres un écrin aux eaux claires ou abondent les petites îles semées de chapelles et de fontaines. La plus secrète des « petites mers » du Morbihan est en forme de bouteille, étroite à son embouchure et évasée en aval.
Elle ne se laisse pas facilement conquérir car une méchante barre verrouille l'accès à sa rade. Formée d'énormes bancs de sable se déplaçant sous la poussée de courants contraires, la barre bouge sans cesse de place ! Ses remous très dangereux sont le cauchemar des marins. C'est du haut des dunes de « La falaise » que l'on observe le mieux le spectacle étonnant des vagues soulevées par cette mangeuse d'hommes. Outre ses longues plages, la ria recèle en son milieu une perle rare : l'îlot de Saint-Cado. Un amour d'île relié à la terre par un pont de pierre, réputé être l'œuvre … du diable. Le malin aurait proposé à saint Cado de construire le pont en une nuit, à condition que ce dernier lui offre la première âme à le traverser. Le saint lâcha … un chat sur le pont, ridiculisant le démon. Cette île lilliputienne est magique, avec ses maisons de pécheur croquignolettes et sa chapelle romane d'une pureté émouvante. On y voit le lit – et l'oreiller – en pierre du saint ermite censé guérir les sourds. Certes, en plein été, les amoureux y sont aussi nombreux qu'à Venise … Ce qui n'enlève rien à la beauté du bijou.